Moi, c’est Jung Wan, je suis né d’une famille modeste, un père technicien de surface et une mère très active, professeur d’histoire. Les deux se sont rencontrés à l’école à laquelle je me suis rendu, plus tard. Le petit chouchou, qu’on m’appelait, car évidemment, ma mère, malgré sa neutralité en tant que professeur, restait ma mère... c’est fou ce que les enfants sont cruels et voient le mal partout ! Enfin, ça ne m’a pas empêché d’avoir une vie saine, bien que légèrement troublée par quelques problèmes.

Très vite, on avait remarqué chez moi, un manque d’activité flagrant, je n’étais pas comme les autres petits à chercher à bouger tout le temps, je voulais comprendre les choses et encore aujourd’hui, il m’arrive de me pencher sur des problèmes non existentiels afin de les résoudre. J’étais un surdoué et ça m’a quelque peu joué des tours, mis à l’écart... traité de rat de bibliothèque, foutu dans les poubelles ou pris comme bouc émissaire. J’en passe, je ne le vis pas trop mal à l’heure actuelle, j’ai un caractère assez facile à vivre, je suis docile, mais pas trop. Du moment que l’on n’atteint pas mes points faibles, peu importe l’intimidation, je n’y réponds pas, je me contente de sourire.

J’ai passé une adolescence des plus normale, j’étais le gars intelligent qu’on bousculait et que les filles ne remarquaient pas. Mais, j’ai vite fait de me trouver un remplaçant, pas pour les mêmes raisons cela dit. Il était beau... j’ai découvert ma bisexualité comme ça... je l’ai regardé, j’ai eu le coup de foudre... et il m’a coupé le souffle au point que je n’arrive même plus à lui parler. Quand il était là, je tournais les talons. Ses yeux noirs me transperçaient de toute part. Je louchais très souvent sur ses lèvres et un jour...

Un jour, j’ai osé lui adresser la parole. On a discuté très peu, j’étais maladroit et il m’a même accroché la manche lorsque je suis parti... mon coeur a bien failli sortir de ma poitrine à la façon d’un cartoon. On s’est revu plusieurs fois, puis j’ai appris qu’il était mort... à mon entrée en école d’ingénieur. J’ai tellement travaillé que je n’ai pas profité de ma vie... ni de la sienne. Je m’en suis énormément voulu et plus encore lorsque je suis allé constater par moi-même. J’ai mis du temps à sortir de ma chambre, à me dire que je ne le reverrais plus. On avait à peine échangé un baiser.

Finalement, j’ai terminé mes études en m’étant promis de ne jamais rien manquer. J’ai enchainé les peines de coeur, car au final, je n’ai pas tellement changé, je devais ressentir quelque chose pour pouvoir réellement m’adonner à une relation. J’ai eu quelques conquêtes, quelques petits amis et petites amies... mais rien qui ne sache faire renaître cette flamme que j’avais pour lui.

Un jour, j’ai fini par enchainer les stages dans diverses entreprises pour parfaire mes connaissances et surtout, pour me roder à mon futur métier d’ingénieur. Je n’étais pas réellement pour les I.A, autant le dire. Mais je l’ai vu, lui, qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau. J’ai eu vite fait de vouloir l’activer... je crois que je suis à l’origine de certaines erreurs... j’espère que ça n’est pas le cas, quoi qu’il en soit, il m’a fait prendre conscience de la réelle utilité des I.A...

Aujourd’hui, je suis son technicien, celui qui le répare, qui lui apprend parfois... j’économise énormément, car je le veux. Un I.A doit trouver son maitre, il ne doit pas en avoir plusieurs à mon humble avis, car c’est une noble cause qu’il doit servir et non le rôle d’un vulgaire jouet. Je le veux, lui, qu’on arrête de le toucher, de me le voler... qu’on me le ramène et que toujours, je puisse le voir dans la vitrine de ce magasin... jusqu’à ce qu’elle soit vide et que je reparte avec, définitivement. Hero, oui, un jour, tu seras mien... tu seras aussi libre que tu ne l’as jamais été... je m’en suis fait la promesse.

Disons que je suis un solitaire, sans pour autant l’avoir voulu. Je suis pourtant très sympa, je prends la vie comme elle vient et me contente de sourire. J’essaye de la croquer à pleine dent, depuis la mort de mon premier amour, il m’a au moins appris à aller de l’avant et à ne jamais laisser passer une occasion. C’est surement depuis ce jour que je suis devenu assez têtu, sans pour autant être constamment de mauvaise humeur ou m’énerver à tout bout de champs. Rassurez-vous, je suis très agréable, bien que, peut-être, un peu trop minutieux, déformation professionnelle sans doute !

Je suis quelque peu méfiant aussi, mais comme un chat qu’on apprivoise, il suffit de me tendre la main avec quelques appâts pour que je vous accepte, après, ce sera à vous de vous méfier, ne me prenez pas pour un demeuré, je suis loin d’en être un et comme on dit, les chats ne dorment que d’un oeil. Eh bien, c’est la même chose pour moi.

Je suis quelqu’un sans histoire, bien que je me mêle très souvent de ce qui ne me regarde pas, mais l’on ne m’en voudra pas, je résous souvent des petits problèmes, simples ou compliqués, qu’importe, c’est un passe-temps comme un autre. Je suis aussi un bon confident, toujours silencieux quand on veut bien me céder ses plus noirs secrets. Attention cela dit à ne pas trop m’en dire, j’ai certaines limites en raison d’un caractère bien arrêté. On ne dira pas de moi que je suis un traditionaliste, mais je m’en rapproche. Je ne suis pas bien difficile à convaincre cela dit, pour peu que l’on me montre par a + b que ça n’est pas mauvais pour moi. Altruiste ? Oui, dans une certaine mesure, mais ne m’en demandez pas trop. Je manque de certaines choses, notamment de cet amour perdu que je n’ai jamais su retrouvé. Aussi, il est bon de savoir à mon sujet que les choses simples, je ne les comprends pas toujours, mon cerveau à tendance à préférer le compliquer. Je ne suis pas du tout manuel par conséquent, même si j’aurais aimé l’être, j’utilise plus mon cerveau que mes muscles.

Voilà, c’est à peu près tout ce que vous devez savoir sur moi. Oh, j’aime aussi les petites douceurs, sablées, glacées, qu’importe, ça me redonne toujours le sourire et j’aime énormément avoir des petits gâteaux quand je suis en train de réfléchir ou de réparer mon I.A préféré.  Ne vous dites pas que je n’ai pas de problèmes, simplement, je ne le dirais pas, ce n’est pas quelque chose à faire de mettre quelqu’un dans l’embarras, tout le monde est triste à un moment ou à un autre, et lorsque vraiment je n’en peux plus, plutôt que de m’apitoyer sur mon sort et de pleurer sur l’épaule d’un ami... je préfère manger quelques sucreries et regarder, comme une adolescente en mal d’amour, de vieilles séries ou de vieux films romantiques.